Le prophétisme est-il possible ?

Tiré de l'ouvrage ''Etude du Coran'' de


L'histoire de l'humanité | La personnalité du prophète

La persistance du prophétisme au long de l'histoire

L'histoire des religions nous apprend que des prophètes se sont succédés tout au long de l'histoire humaine pour appeler l'homme à Dieu, et lui rappeler les repères fondamentaux qui doivent l'orienter dans sa vie.

Dans le Coran, Dieu met dans la bouche du Prophète cette réponse aux détracteurs :

" dis: je ne suis pas une innovation parmi les messagers ,
et je ne sais pas ce que l'on fera de moi, ni de vous .
Je ne fais que suivre ce qui m'est révélé, et je ne suis qu'un avertisseur clair" (Coran 46/ 9).

La mission d'un prophète n'est donc pas un fait singulier .

" Il s'agit, bien au contraire, comme le dit Malik Bennabi, d'un phénomène continu qui se répète régulièrement entre deux marges de l'histoire, depuis Abraham jusqu'à Mohammed (sur lui la prière et la paix). La continuité d'un phénomène qui se répète identiquement à lui même est déjà une référence scientifiquement utilisable pour admettre le principe de son existence , à condition toutefois de vérifier celle-ci par des faits compatibles avec la raison et la nature du principe ".

Le prophétisme et la personnalité du prophète

Toutefois, la question qui se pose au sujet du prophétisme est de savoir s'il ne s'agit pas de quelquechose de pûrement subjectif et non pas d'un phénomène objectif. Par un effort excessif de méditation, ces prophètes, dirait-on, seraient dans un état d'attente tel qu'ils pourraient avoir l'impression, à un moment donné, de recevoir quelque chose : une révélation ou un message.

Une telle hypothèse serait-elle possible ?

Sachons d'abord que "la vie et l'histoire des prophètes nous interdit de les juger comme des impulsifs croyant béatement aux miracles, des déséquilibrés congénitaux chez lesquels les sens et la raison seraient déréglés par des tares chroniques. Ils représentent, au contraire, l'humain dans sa plus haute perfection physique, morale et intellectuelle, et leur témoignage unanime devrait avoir à nos yeux le crédit qu'il mérite. C'est donc, en premier lieu , à ce témoignage-là qu'il faudrait recourir pour établir , l'historicité des faits soumis à notre critique . Il reste bien entendu à analyser par ailleurs l'ensemble de ces faits, à la lumière d'une raison libérée du joug du doute systématique ".

Les témoignages que nous avons sur les réactions de ces prophètes, face à la première révélation qui leur a été faite, montrent qu'il s'agissait d'"individus qui ont voulu, tout d'abord, se soustraire volontairement à la vocation prophétique. Ils résistent mais finalement ils sont emportés par leur vocation. Leur résistance souligne toutefois l'opposition entre leur libre arbitre et le déterminisme qui plie leur volonté et subjugue leur " Moi ". Dans ces indices il y a déjà une forte présomption pour une thèse objectiviste du prophétisme".

Lisons - à titre d'exemple - les versets qui suivent :

" lorsque ton Seigneur appela Moïse :
" rends-toi auprès du peuple injuste ;- peuple de Pharaon - ; ne craindront-ils pas Dieu ?.
Il dit :Seigneur, je crains qu'ils ne me traitent de menteur ;
que ma poitrine ne se serre,
et que ma langue ne soit embarrassée :
Mande donc Aaron. " (Coran 26 / 10-11).

Puis devant le refus de Dieu - le Tout Haut - Moïse demande qu'il soit soutenu par son frère faute de ne pouvoir être complètement dispensé.

" Moïse dit :Seigneur ouvre-moi ma poitrine,
facilite ma mission,
dénoue un noeud en ma langue afin qu'ils comprennent mes paroles,
et assigne-moi un assistant de ma famille, Aaron mon frère,
accrois par lui ma force et associe-le à ma mission " (Coran 20 / 25-32).

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